Comme les mouvements d’eau se produisent le plus souvent à partir de la surface, par évaporation ou infiltration, l’imperméabilisation de cette surface jusqu’à une certaine distance de la maison est une première action utile pour éviter les désordres.
L’imperméabilisation permet d’allonger la distance entre les sols sensibles sous les fondations et les surfaces d’échange avec l’atmosphère et de retarder les variations de teneur en eau dans ces sols.
Les échanges d’eau peuvent aussi se produire avec les tranchées et drains présents sur la parcelle. Il est donc important d’éloigner ces ouvrages des fondations de la maison.
Les arbres existants ou à planter sur la parcelle ou dans son voisinage prélèvent des quantités d’eau importantes dans les sols, qu’ils contribuent à assécher en provoquant le retrait des sols argileux ou marneux. Leur gestion est la deuxième action importante à considérer pour éviter les désordres dans la future construction.
L’action des arbres a deux formes : quand ils grandissent ils assèchent un volume de sol de plus en plus grand. Par contre, si on les supprime, le sol va se réhumidifier progressivement et gonfler quand il s’agit de sols argileux ou marneux sensibles aux variations de teneur en eau. La suppression des arbres proches de la construction n’est donc pas toujours souhaitable, notamment quand ils ont maintenu pendant longtemps le terrain dans un état sec.
Imperméabilisation de la surface du sol
La limitation des échanges d’eau à travers la surface du sol est l’un des moyens efficaces pour empêcher ou tout au moins retarder le retrait ou gonflement des sols sous les fondations.
Le dispositif consiste à entourer la construction d’un système étanche le plus large possible (1,50 m à 2,50 m selon la vulnérabilité de la construction), pour protéger sa périphérie immédiate de l’évaporation et éloigner les eaux de ruissellement du pied des façades.
L’étanchéité peut être assurée par :
La réalisation d’un
trottoir périphérique
(selon les possibilités en fonction de l’implantation du bâtiment et de la mitoyenneté), en béton armé posé sur polyane. Une étanchéité trottoir/maison est alors réalisée par un joint souple pour éviter l’infiltration d’eau entre le trottoir et le mur de façade.
La mise en place sous la terre végétale d’une géomembrane
(membrane anti-évaporation), dans les cas notamment où un revêtement superficiel étanche n’est pas réalisable (en particulier dans les terrains en pente). Un revêtement non poinçonnant (pavés, terre végétale, etc) pourra être posé par-dessus.
Une pente de 2 % est donnée au dispositif pour éloigner les eaux du bâtiment. La collecte des eaux de ruissellement est réalisée par un fossé, une noue ou un drain routier (collecteur drainant).
Pour être pleinement efficace, le dispositif d’étanchéité est mis en œuvre sur la totalité du pourtour de la construction.
Gestion des arbres
Les arbres et arbustes pompent dans le sol la quantité d’eau nécessaire à leur croissance. Leurs racines et radicelles peuvent provoquer la dessiccation des sols argileux.
Quand la construction se trouve dans la zone d’influence de la végétation, la teneur en eau des sols argileux ou marneux sous les fondations peut être amenée à varier fortement, et le tassement différentiel qui en résulte peut créer des désordres sur la structure.
Il est donc recommandé de :
Tenir les arbres éloignés de la maison
à une distance égale à 1,5 fois la hauteur de l’arbre à maturité, et donc dans la mesure du possible d’implanter le bâti en dehors de leur “champ d’action”, ou alors d’abattre les arbres gênants le plus possible en amont du début des travaux (afin de permettre un rétablissement des conditions naturelles des teneurs en eau du sol). L’abattage est accompagné d’un dessouchage complet pour éviter le pourrissement des racines qui engendre l’apparition d’un réseau souterrain propice à des venues d’eau.
Mettre en place un écran anti-racines
si la construction ne peut pas être située à une distance suffisante des arbres, la mise en place d’un écran vertical au plus près des arbres dont il faut se protéger permet d’éviter la propagation des racines de ces derniers à proximité ou pire sous la construction.
La profondeur de l’écran sera adaptée à l’agressivité de la végétation et à la profondeur possible du réseau racinaire (en moyenne 2m50). Il doit aussi être suffisamment long pour éviter que les racines le contournent.
Ce dispositif est constitué en général d’un écran rigide mis en place verticalement dans une tranchée, associé le cas échéant à une géomembrane.